Ma famille

15 novembre 2006

La première fois que je suis devenue grand-mère,

J’étais encore jeune et je ne pensais pas à devenir grand-mère, loin de moi. Et pourtant, un beau jour, ma fille m’annonça la nouvelle : ce sera pour le mois de décembre.

A mille lieux de me réjouir vraiment, je restais polie et présenta mes félicitations. La grossesse se passa doucement, le ventre se gonfla petit à petit et l’étonnement de ce changement était surprenant, beau à voir. Sentir le bébé bouger était impressionnant. Toutefois, je n’avais pas encore ressenti l’émerveillement de l’être.

La date arriva un jour pluvieux. En faite, il pleuvais depuis des jours et des jours sans arrêt, au point qu'il y avait une inondation générale, donc difficile à voyager. Les routes étaient inondées au point que toute la circulation devenaient quasi impossible.

Un coup de téléphone pour me dire que les douleurs commençaient, je fus toute excitée à cette nouvelle qui me bouleversa. En hâte je me précipitais à l'hopital, bravant l'eau et les difficultés de la route.

Le travail dura plusieurs heures, mais j'attendais sagement que l'heure de la délivrance arriva.

J'attendais quelques temps dans dans la salle de travail où j'assistais aux douleurs de ma fille, puis, sagement, j'ai attendu dans la salle d'attente des heures durant.

Quant mon beau fils m'annonça que l'enfant arrivait, je me suis installée sur une chaise dans le couloir, derrière la porte où l'accouchement se déroulait. Strictement interdit évidemment, car dans ce couloir circulaient les imfirmières et les médecins.

On m'a fait la remarque que je ne pouvais pas stationner là-bas, rien à faire, je voulais y rester et je n'ai pas bougé.

"Cette remarque concerne le monde entier, mais pas pour moi," ai-je répondu. Quand ils ont compris que je ne bougerais pas, ils m'ont laissé sur ma chaise. Je voulais être au plus près de la naissance de mon petit enfant. Privé moi-même de la présence de ma mère lors de mes accouchements, car elle était décédée sept ans plus tôt, j'avais cette envie irrésistible d'être simplement présente.

Mon beau-fils, qui assistait à l'accouchement me présenta ma petite fille qui venait de naître, donc pas encore lavée. C'était très impressionnant.

Ma fille était entre la vie et la mort et plusieurs heures plus tard, on la conduisit dans sa chambre, complément épuisée et quasi inconsciente, mais sauvée de justesse.

Puis le lendemain matin, j'ai pu prendre la petite dans mes bras pour la première fois.

A l'instant où j'ai soulevé son petit corps, à la seconde même, quelque chose d'indéfinisable s'est produit en moi. Comme une lumière qui me traversa le corps, un éclair violent que j'ai senti vibrer en moi, un choc électrique qui me reliait à elle pour toujours. J'ai su à ce moment précis que mon amour serait éternel, que je l'aimerais sans condition, quoi qu'il arrive. Je l'aimerais d'un amour fou, fort et unique.

Le fait d'être devenue grand-mère signifiait quelque chose d'important, je n'en étais pas consciente pendant les neuf mois d'attente. Mais, bon Dieu, c'était comme un cadeau du ciel. La patience, que je ne possédais pas vraiment avant, m'était venue pour toujours, comme un don, j'en était sûre maintement. J'allais veiller sur elle une vie entière. Simplement avec amour.

Morgane était née 17 décembre 1993, une petite fille magnifique et adorable.

Voici sa photo